The Roots of Giving Back

Un récit No Wasted Days™
https://blog.arcteryx.com/wp-content/uploads/2024/06/Frame-37-4-1.jpg

Parfois, la chance est avec vous. Vous allez jouer au parc avec vos parents et vous découvrez votre vocation.

« Mon initiation à l’escalade a été assez inhabituelle », raconte Ashima Shiraishi, grimpeuse professionnelle qui, avec des amis, a fondé l’association ALL RISE avec un objectif simple : rendre l’escalade plus accessible.

En 2007, alors qu’elle avait 6 ans, les parents d’Ashima l’ont emmenée sur une aire de jeux située juste en face d’un rocher appelé Rat Rock, le spot de bloc en plein air le plus prisé de New York. Des adultes s’amusaient, s’élançant d’une prise à l’autre.

C’est peut-être leurs mains couvertes de magnésie qui l’ont attirée. Ou bien leur rire, ou la manière dont ils se hissaient comme par magie jusqu’en haut du rocher. « J’étais intriguée et je me demandais ce qu’ils faisaient, se souvient-elle. J’étais attirée et fascinée. »

Ashima s’est approchée. L’un des grimpeurs l’a invitée à essayer et elle a saisi une prise. Sous les encouragements de ses parents, elle se sentait pousser des ailes. Relier les prises était un casse-tête captivant. Décoder la voie pour atteindre le sommet était un problème qu’elle est parvenue à résoudre.

Mais surtout, à Rat Rock on pouvait grimper gratuitement, et c’est ce qui a rendu cette initiation imprévue aussi déterminante.

« Si on devait payer pour grimper à Central Park, dit Ashima, je n’en serais pas là aujourd’hui. »

Long de 17 mètres et d’une hauteur maximale de 4,5 mètres, Rat Rock n’a pas des allures de site d’escalade emblématique. On est loin de la cathédrale de granite d’El Cap et des antiques parois de grès chauffées par le soleil du désert. Ici, la roche est lisse et le cadre peut paraître un peu sinistre. Pourtant, des gens s’y réunissent pour partager leur passion. Ils se parent et s’encouragent les uns les autres. Rat Rock est un petit coin de magie en plein Central Park, un tremplin qui permet à chacun de prendre de la hauteur.

« Ça a joué un rôle dans mon parcours personnel », raconte Ashima, au sujet de la création d’ALL RISE. « Surtout le côté inattendu de cette expérience. »

« À 6 ans, je me retrouvais soudain entourée de gens qui avaient plusieurs dizaines d’années de plus que moi. Je créais des liens avec des personnes d’horizons totalement différents. Mes parents pouvaient me conduire à Rat Rock, rassurés de me savoir avec ces adultes qui m’avaient pris sous leur aile. »

« Mais ça ne devrait pas être le hasard qui rassemble les gens, poursuit Ashima. Chacun devrait pouvoir choisir d’essayer l’escalade, d’intégrer la communauté, sans que rien ne l’en empêche. »

Voilà la raison d’être d’ALL RISE : mettre de côté le facteur chance et tout ramener à la communauté qu’Ashima a découverte à Rat Rock.

Le côté « système D » de l’association concorde avec le style d’escalade désinvolte qui s’est développé à Rat Rock (où le grimpeur s’autorise à choisir quelles prises il va utiliser sur telle ou telle section du mur). On s’amuse beaucoup, on tente de nouveaux mouvements, on tombe aussi, mais la communauté est toujours là pour vous aider à aller plus haut.

Du mur en accès gratuit qu’ALL RISE a mis en place dans la salle d’escalade Long Beach Rising, au programme de bourses qui permet aux grimpeurs qui le souhaitent de se consacrer à leur sport, en passant par les festivals d’escalade qui récoltent de l’argent pour des associations locales, ALL RISE invite tout le monde à rejoindre la communauté de la grimpe et rend la discipline accessible à des personnes qui en étaient exclues.

« C’est merveilleux de voir les gens se soutenir et s’encourager les uns les autres dans leurs différents projets », confie Ashima, dont le travail consiste à permettre aux autres de découvrir les joies de l’escalade.

Grimpeuse à plein temps avec de nombreuses premières et récompenses à son actif, Ashima aurait pu continuer à vivre sa passion en récoltant les fruits de cette première rencontre fortuite avec l’escalade à Rat Rock. Mais on ne se débarrasse pas comme ça de ses racines. C’est en grande partie grâce à la communauté qu’elle a intégrée ce jour-là qu’Ashima est devenue qui elle est aujourd’hui : une personne qui aide les autres, qui les encourage et qui les invite toujours à essayer.

« J’ai rencontré tellement d’amis extraordinaires, j’ai trouvé ma communauté grâce à l’escalade, c’est pourquoi je pense que ce travail est essentiel. »

De l’équipement à l’abonnement à la salle en passant par le coût des transports pour s’y rendre, les frais liés à la pratique de l’escalade peuvent être prohibitifs. Et paradoxalement, on n’a besoin de rien d’autre que de son propre corps pour grimper : une prise à saisir, un petit bout de rocher qui vous permette de vous hisser jusqu’au suivant. C’est ainsi que s’élèvent les grimpeurs. Un mouvement à la fois.

Et Ashima procède de la même manière avec ALL RISE. En collectant de l’argent un événement à la fois, dans une ville après l’autre, et en le reversant à des associations de terrain locales (leur premier événement a permis de récolter 65 000 $, et au total ALL RISE a déjà réuni près de 275 000 $), Ashima aide les personnes qui n’ont pas les moyens de pratiquer l’escalade à s’accrocher, et leur donne l’opportunité de s’élever, de créer des liens et d’intégrer la communauté.

« Chacun de nous entretient un rapport unique à l’escalade et aux effets qu’elle a eus sur nous. Je veux simplement partager cela », explique Ashima.

En attachant une importance capitale à la solidarité, elle ouvrir la voie à une nouvelle génération de grimpeurs. « Ça ne devrait pas être le hasard qui rassemble les gens, répète Ashima. Tout le monde devrait bénéficier des mêmes opportunités. »